
Reta Mays, 46 ans, avait plaidé coupable en juillet des sept meurtres et d’une tentative d’homicide sur un huitième homme, évitant ainsi un procès et une enquête approfondie sur d’autres morts suspectes.
Confrontée mardi pour la première fois aux proches de ses victimes lors d’une audience destinée à fixer sa peine, elle n’a pas fourni d’explications à ses actes. «Je suis désolée pour la peine que j’ai causée», a-t-elle simplement dit, en sanglotant. «Je ne crois pas que je pourrais pardonner quelqu’un qui aurait fait ce que j’ai fait.»
Son avocat a laissé entendre qu’elle avait perdu sa capacité «à penser clairement» en raison de problèmes de santé mentale, dont un stress post-traumatique lié à une mission en Irak, exacerbés par le stress de son emploi comme infirmière de nuit dans un hôpital pour anciens combattants à Clarksburg, en Virginie occidentale.
«Le pays a une lourde dette envers chacun d’entre eux», a-t-il justifié en citant les états de service de ces anciens militaires qui, pour certains, avaient participé à la Seconde Guerre mondiale.
«Lâche»
Les décès avaient d’abord semblé naturels mais un médecin avait fini par tirer la sonnette d’alarme. Une enquête avait alors été ouverte et certaines victimes exhumées pour une autopsie.
L’épouse de l’une d’elles a raconté au tribunal le choc perçu en voyant écrit «noir sur blanc le mot homicide» sur le rapport du médecin légiste. «Je ne sais pas pourquoi elle a fait ça, on ne saura sans doute jamais, mais elle m’a pris ma vie», a confié Norma Shaw, épouse de George Shaw.
D’autres proches des victimes ont qualifié Reta Mays de «tueuse en série» ou de «lâche». «Vous avez pris des hommes parmi les meilleurs de leur génération (…) au moment où ils étaient le plus vulnérables», lui a notamment reproché Melanie Proctor, dont le père Felix McDermott a succombé à ces injections.
«Elle nous a aussi fait perdre toute confiance envers le ministère des Anciens combattants, pour lequel mon père avait tellement d’estime», a-t-elle ajouté.
Ce ministère, qui administre l’hôpital de Clarksburg, a conclu dix accords d’indemnisation avec les proches des victimes et lancé une enquête interne sur le fonctionnement de cet établissement.
Son inspecteur général a publié mardi ses conclusions: des «erreurs médicales et administratives graves, notamment dans les procédures de recrutement et d’administration des médicaments», ont empêché de détecter plus tôt les actes criminels de Mme Mays, écrit-il dans son rapport.
Celle-ci avait été soupçonnée de violences lors d’un emploi de gardienne de prison de 2005 à 2012 mais les services du personnel de l’hôpital, qui l’ont recrutée en 2015, n’ont pas mené suffisamment de vérifications, révèle-t-il. De plus, selon lui, l’insuline était facile d’accès et son utilisation mal suivie.
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