Le Canada ne fera pas de surveillance dans l’espace aérien de l’OTAN

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Le Canada n’enverra pas d’avions de chasse pour patrouiller OTAN l’espace aérien pour les incursions russes l’année prochaine, la première fois que les CF-18 canadiens seront absents du ciel au-dessus de l’Europe depuis 2017.

Bien que la décision soit imputée à la nécessité de mettre à niveau les CF-18 et de former plus de personnel, elle a néanmoins soulevé des sourcils étant donné les tensions actuelles de l’Occident avec Russie et la guerre en cours en Ukraine.

Le Canada a d’abord déployé un groupe de CF-18 pour participer à ce qu’on appelle la mission de police aérienne de l’OTAN en 2014, alors que l’alliance militaire se précipitait pour renforcer ses forces en Europe de l’Est après l’annexion par la Russie de la péninsule de Crimée en Ukraine.

Basés en Roumanie et travaillant aux côtés d’autres avions de l’OTAN, leur mission était de surveiller l’activité aérienne russe au-dessus de la Baltique et de la mer Noire – et de se protéger contre toute action agressive de Moscou.

Un CF-188 Hornet avant son décollage à la Base aérienne Mihail Kogalniceanu en Roumanie lors de l’opération REASSURANCE, le 4 octobre 2018.
Photo par: Cpl Dominic Duchesne-Beaulieu
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La Force aérienne a commencé à envoyer des avions et du personnel chaque année en 2017, la rotation la plus récente se terminant le 1er décembre, alors que six CF-18 sont rentrés de Roumanie après un déploiement de quatre mois au cours duquel ils ont effectué près de 500 sorties.

Pourtant, alors que l’on s’attendait à ce que le Canada revienne l’année prochaine, le porte-parole du ministère de la Défense, Daniel Le Bouthillier, a confirmé dans un courriel que ce ne sera pas le cas.

“Bien que l’ARC reste prête à déployer des ressources engagées par l’OTAN en cas de besoin, nous ne prévoyons pas de participer à la police aérienne de l’OTAN en 2023 pour le moment”, a-t-il déclaré dans un communiqué.

De nombreux aéronefs et membres du personnel de la Force aérienne sont actuellement occupés à des «activités de modernisation», a déclaré Le Bouthillier, qui comprend la modernisation des CF-18 vieillissants du Canada afin qu’ils puissent voler et se battre dans un avenir prévisible.

« De plus, l’ARC se concentre également sur la formation de pilotes de chasse et de techniciens nouveaux et existants dans le cadre de nos efforts de reconstitution en cours », a-t-il ajouté.

Le vérificateur général du Canada a averti en 2018 que les CF-18 risquaient d’être surpassés par des adversaires plus avancés en raison d’un manque de mises à niveau depuis 2008. La Force aérienne s’efforce d’ajouter de nouvelles armes, capteurs et systèmes défensifs à la flotte.

Ces mises à niveau interviennent alors que le gouvernement fédéral continue de négocier l’achat de 88 F-35, dont le premier ne devrait pas arriver avant au moins 2025 et le dernier vers 2032.

La décision de ne pas s’engager dans une autre rotation l’année prochaine a néanmoins soulevé des questions pour l’analyste de la défense de l’Université de Calgary, Jean-Christophe Boucher, qui était en Roumanie le 1er décembre pour voir les CF-18 décoller pour leur vol de retour.

Boucher a déclaré avoir parlé à des militaires roumains et français lors de sa visite à la base aérienne de Mihail Kogalniceanu, qui ont exprimé leur surprise et leur confusion face aux suggestions que le Canada ne serait pas de retour en 2023.

“Tout le monde nous disait:” Nous ne comprenons pas ce que cela signifie, ils ne reviendront pas “, a-t-il déclaré. “La Roumanie est très reconnaissante (pour) l’engagement.”

La proximité de la Roumanie avec l’Ukraine et le fait que la mer Noire est devenue une ligne de front dans la guerre en Ukraine signifient également que le Canada jouait un rôle clé dans la lutte contre l’agression et l’activité russes dans la région, a déclaré Boucher.

Le Bouthillier a noté que le Canada a récemment déployé trois avions de transport C-130 Hercules au Royaume-Uni pour aider à déplacer les troupes et l’équipement de l’OTAN.

Le gouvernement est également en pourparlers avec des alliés de l’OTAN au sujet du renforcement d’un groupement tactique dirigé par le Canada en Lettonie.

Pourtant, le retour de deux dragueurs de mines après un passage au sein d’une force opérationnelle de l’OTAN le mois dernier a également laissé le Canada sans aucun navire de guerre dans les eaux européennes pour la première fois depuis 2014. Le gouvernement a plutôt choisi d’envoyer deux frégates dans la région indo-pacifique.

Source: La Presse Canadienne
Référence: Louis Dufour, recherchiste AVRFAC

Administrateur AVRFAC

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